Critères objectifs pour apprécier la qualité acoustique d'un local destiné à l'écoute

Présentation de quelques critères objectifs caractérisant l'acoustique d'une salle et aspects perceptifs

Structure de la réponse d'un local

 

1 : Son direct (LD)

2 : Initial Time Delay (ITD) Gap

3 : Réflexions précoces (LRE)

4 : Champ réverbéré croissant (LR)

5 : Champ réverbéré stationnaire (LR)

6 : Champ réverbéré décroissant (LR)

7 : Bruit ambiant (LAMB)

 

Analyse des premières réflexions

Helmut Haas étudie l'audibilité des sources secondaires (1949-1951) : effet de précédence ou "effet Haas" : le niveau d'une source secondaire peut être 10 dB au dessus du niveau d'une source primaire et non perçu (localisé) si son retard est inférieur à 30-35 ms. L'oreille fusionne avec le son direct et conserve une localisation correcte de l'origine du son.

 

 

Schultz et Beranek étudient l'index sonore Tardif / Précoce (1963-1965) : le son arrivant dans les 50 premières ms après l'arrivée du son direct est utile pour la perception de la réverbération (notion de "running reverberance")


Champ acoustique précoce

Le champ acoustique précoce est dépendant de la forme de la salle

Repère pour les bornes du champ acoustique précoce : notion de temps central TS, point d'équilibre entre énergie précoce et énergie tardive

  • Salles de grand volume (Stades, grandes églises, grandes salles de concert) : 0 à 100-250 ms
  • Salles moyennes (Auditoria, églises moyennes, salles de conférences) : 0 à 50-100 ms
  • Petits locaux (Studios, salles de classe) : 0 à 10-30 ms
  • Initial Time Delay Gap

    Au delà d'une valeur de 35 ms entre le son direct et les premières réflexions, la salle est perçue comme une arène, il y a perte d'intimité et les dimensions de la salle sont perceptibles.


    Réflexions précoces

    Le champ acoustique précoce crée l'identité sonore d'une salle. Des salles présentant des TR identiques peuvent avoir des identités sonores très différentes.

     

    Les premières réflexions (arrivant avant 100 ms) sont responsables de la notion d'élargissement de la source sonore (ASW : Apparent Source Width). L'effet de fusion garantit la bonne localisation des sources. Ces sensations sont corrélées aux critères d'efficacité latérale (LF, LFC) et de similarité interaurale (IACC Interaural Cross Correlation), lesquels permettent une quantification objective.

    L'ASW est inversement proportionnel à l'IACC; une impression de source étendue en largeur est inversement corrélée avec l'IACC.


    Des premières réflexions intenses et nombreuses (denses) apportent une amélioration de la clarté et du niveau à la parole, accroissent l'intimité, l'impression d'espace et la cohésion d'ensemble à la musique.


    Des réflexions précoces orientées vers l'auditoire peuvent altérer la perception du champ réverbéré tardif tant en durée (Temps) qu'en force (Niveau).

     

    Cas particulier des cabines de contrôle : les réflexions précoces y sont préjudiciables à la précision d'écoute, la perception de localisation et la perception du timbre.


    On considère les limites 50 et 80 ms pour évaluer la clarté de la parole et de la musique respectivement. Pour la musique, cette donnée est à moduler en fonction du répertoire : un certain "mélange" est parfois souhaitable (symphonique).

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    Champ réverbéré établi

    Après 100 ms, l'auditeur est baigné par des réflexions qui assurent son enveloppement.

     

    A partir des travaux de Soulodre, Beranek propose une définition de l'enveloppement sonore LEV :



    Décroissance

    Attal (1965) puis Jordan (1974) mettent en évidence que la perception du TR "apparent" est fortement corrélé à l'EDT Early Decay Time, temps de décroissance sur les 10 premiers dB (sensation de réverbérance).


    Valeurs repères

    Les valeurs appropriées des critères objectifs dépendent du contenu du message.

    C50

    C80

    EDT

    ST1